Le maire UDI de Gap (Hautes-Alpes), Roger Didier, poussé à bout, entame une grève de la faim pour contester une nouvelle décision de fermeture d'une classe dans l'école Porte-Colombe de sa commune.

Il faut dire que c’est la troisième fermeture qu’il subit en 5 ans et que, lassé par le mutisme de l’État via l'Inspectrice académique qui semble préférer la politique de la sanction à celle du dialogue, n’a d’autre choix que cette solution ultime pour tenter enfin de se faire entendre. 

Pourquoi cette école qui accueille 18 jeunes mineurs non accompagnés du CADA en besoin urgent d'instruction afin de s'intégrer et de découvrir le monde du travail sont-ils systématiquement sortis du comptage de rentrée alors qu'ils sont scolarisés dans l’école ?

En parallèle la mairie a restauré un ancien couvent où 86 logements sociaux seront livrés début janvier 2023. Ainsi des dizaines d'enfants devront être accueillis dans l'école menacée qui se trouve à seulement 200 mètres de ce nouveau projet immobilier. Pourquoi l’académie n’a-t-elle pas anticipé ce calendrier en concertation avec les élus locaux ?

Le Mouvement de la Ruralité soutient le maire de GAP dans sa démarche et s'insurge de ces décisions incompréhensibles d’autant que, lors du dernier Conseil Départemental de l’Éducation nationale en avril 2022, 24 voix se sont opposées à la nouvelle carte scolaire et que 4 voix seulement l'ont approuvé.

Pour LMR, il faut stopper l’hémorragie des fermetures administratives de nos classes et notamment en milieu rural !

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Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, les yeux sont rivés sur l’Europe de l’Est. Néanmoins, la vie politique continue de se jouer en sourdine et le président de la République a repris ses petites habitudes, comme d’autres le firent en leur temps, de faire fuiter par un conseiller lambda ou un ministre.
Ainsi, une information passée quasiment inaperçue a pointé son nez dans la presse régionale et n’a pas été reprise par les ténors de la politique hexagonale, la guerre l’invisibilisant, et donnant le ton du futur mandat du président actuel s’il était réélu.
Ainsi, si l’on en croit les informations de La Voix du Nord , Sud-Ouest , La Nouvelle République  et d’autres… relayée et cachée sur certains blogs d’enseignants , Emmanuel Macron envisagerait de supprimer le CAPES lors de son prochain mandat.
Le moins que l’on puisse dire est que cette information est passée à la trappe mais qu’elle serait lourde de conséquences si le président actuel souhaitait l’appliquer.

La suppression du CAPES

 Le Mouvement de la Ruralité est très inquiet de cette information.
La suppression du CAPES, Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement du Second degré, est le passe obligatoire pour enseigner et être titulaire de son poste pour un enseignant.
Il est aussi l’assurance pour les parents et les élèves d’avoir dans les salles de classe un enseignant certifié, aux compétences pédagogiques et savoirs certifiés.

En ce sens, la suppression du CAPES posera de nombreux soucis et Le Mouvement de la Ruralité s’élève contre un tel projet :

  • La position de la France parmi les pays de l’OCDE, Organisation de Coopération et de Développement Economiques, au classement PISA, Programme International pour le Suivi des Acquis est en baisse et révèle non seulement une dégradation du niveau des élèves mais aussi des inégalités croissantes. Une suppression du CAPES imaginée par M. Macron ne fera qu’accentuer celle-ci,
  • L’affectation des enseignants, nouveaux capétiens, disparaîtra et entrainera donc une vacance de postes dans le milieu rural, en lien avec les problématiques rurales dont nous parlerons ci-après,
  • Le recrutement des futurs formateurs se fera sous quelle forme, avec quel niveau, et suivant quels critères ?

Ces questions et inquiétudes, Le Mouvement de la Ruralité vous les pose directement, M. Macron.

La ruralité en danger

La ruralité n’est pas une variable d’ajustement au gré des politiciens qui n’osent pas prendre les problèmes à bras le corps et se trompent de ficelles pour dénouer les nœuds de la problématique française de la surcharge de ses fonctionnaires.
Le Mouvement de la Ruralité croit en certaines valeurs et celle de l’instruction, de la transmission des savoirs est primordiale pour nous.
Nos villages meurent d’un désintérêt total de l’Etat qui les a abandonnés au profit des cités et banlieues.
Supprimer le CAPES, c’est supprimer les affectations de jeunes enseignants dans nos campagnes, dans des petits villages qui ne comptent parfois qu’un millier d’habitants. A court terme, cela équivaut à fermer des collèges de 80/100 élèves et faire mourir nos bourgs, tout comme les fermetures d’écoles primaires ont provoqué un exode rural des tout petits villages.
Pourquoi ?
Non, nous n’exagérons pas. Nos campagnes sont moins attractives que les métropoles, moins attractives que des centres urbains développés : manque d’activités culturelles, problématiques de services publics, de transports, d’accessibilité, de médecins, d’hôpitaux… La liste est longue.
Le Mouvement de la Ruralité dénonce avec force cette marche forcée vers les fermetures de nos établissements scolaires ruraux, la marche vers la mort de nos campagnes, la marche vers des regroupements scolaires où chaque élève ne sera plus qu’un numéro.

Le Mouvement de la Ruralité ne peut imaginer que dans un avenir proche les enfants de la ruralité seront entassés par centaines dans des cités scolaires de 3 à 18 ans.
Quid de nos enfants qui devront se lever le matin à 5h pour attraper un bus qui les conduira dans un regroupement ?
Quid du harcèlement scolaire quand des enfants en bas âge côtoieront des grands ?
Quid de la qualité de l’enseignement dans une petite école où chaque enseignant connait ses élèves, ses parents ?

Le recrutement des formateurs

Le Mouvement de la Ruralité s’inquiète aussi dans la logique de M. Macron de cette suppression du CAPES sur la qualité des enseignants.
Tout le monde n’est pas fait, destiné à devenir enseignant.
Un enseignant est une personne aux savoirs, aux compétences pédagogiques certifiés. Personne ne peut s’improviser professeur.

Cette volonté de M. Macron de détruire le CAPES nous pose de nombreuses questions encore. Car il faut bien le dire, la volonté présidentielle est de réduire le nombre de fonctionnaires et amener l’Education Nationale vers un fonctionnement privé.
Quel niveau scolaire sera exigé pour enseigner ? Actuellement, le niveau requis est un BAC+5. Nous voyons déjà poindre avec cette privatisation de l’enseignement une forte baisse des prérequis. Un exemple récent dans le médicosocial a montré les limites des recrutements de salariés non diplômés en EHPAD. Voulez-vous cela pour vos enfants.
Quels seront les critères de recrutement ? Comment seront évaluées les compétences nécessaires à la transmission ? Par un questionnaire en ligne, par un entretien de 15 minutes par visio-conférence ?
Qui sera chargé du recrutement des formateurs ? Va-t-on confier à Pôle Emploi la charge de ce recrutement ? Les agents de Pôle Emploi sont-ils formés à valider une candidature de professeur ?
Vous imaginez-vous confier l’instruction de vos enfants à des personnes qui n’ont pas les connaissances et appétence pour transmettre ? Si vous avez un doute sur cette question, demandez-vous si vous laisseriez un mécanicien, un boulanger, un informaticien… pratiquer une césarienne sur votre fille de 25 ans.

A toutes ces questions, Le Mouvement de la Ruralité répond par la négative.

Une attaque ciblée en 2 axes avant d’être étendue…

Nous ne sommes pas dupes.

Derrière les dépenses pharaoniques de l’Etat, un « quoi qu’il en coûte » que nos enfants vont rembourser pendant 67 ans , des fraudes fiscales estimées à plus de 50Md€ selon Charles Prats (1), des factures de cabinets conseils se chiffrant en centaines de M€ …se cache un plan plus pervers et destructeur de nos campagnes, de la ruralité que nous défendons.
Emmanuel Macron souhaite faire des économies sur le fonctionnement de l’Etat en réduisant drastiquement le nombre de fonctionnaires, à défaut d’être lui-même économe et gestionnaire en bon père de famille.
En effet, si son plan démagogique fonctionne, il sera la brèche lui permettant de supprimer le statut de fonctionnaire, réforme que les français pourraient accueillir d’un œil clément tant leur désamour de la fonction publique s’est accentué depuis 30 ans et lui permettant aussi de câliner un électorat libéral en quête d’un candidat.

Autre conclusion à tirer de ce projet macronien : pratiquer un exode rural « naturel » satisfaisant ainsi les engagements signés au niveau européen sur le pacte vert. Pacte vert qui impose à l’échéance 2030 une surface de 10% du territoire français en « protection forte » sans aucune activité humaine (10).
Soit une disparition programmée des ruraux des campagnes.

Le Mouvement de la Ruralité propose

Le 15 février dernier à Paris, Le Mouvement de la Ruralité invitait tous les candidats à la Présidentielle à s’exprimer sur les 30 propositions de la ruralité.
Parmi elles, l’éducation nationale et le monde enseignant étaient largement cités.

Le Mouvement de la Ruralité souhaite :

  • Le développement d’établissements éducatifs de qualité sur tout le territoire visant ainsi le maintien et création des classes, 
  • Un investissement financier dans le domaine du scolaire, strictement égalitaire entre les villes et les campagnes,
  • Une implantation de collèges et des lycées de taille moyenne en milieu rural permettant aux élèves des campagnes de ne pas effectuer des voyages interminables, matins et soirs vers leurs établissements, 
  • Le dédoublement des classes de primaire (CP et CE1) quand elles sont trop chargées, à l’instar de ce qui est acté pour les banlieues, 
  • Un renforcement de la formation des enseignants au fil de leur carrière, 
  • Le remplacement systématique des enseignants absents dans la ruralité et non le regroupement avec un autre professeur de leur école/collège/lycée.

      Le Mouvement de la Ruralité interpelle ce jour le président de la République sur ses intentions électorales et lui demande d’expliquer son projet sur un grand média national.

 


(1) : Cartel des Fraudes1 et Cartel des Fraudes 2 de Charles Prats, Edition RING, 2020 et 2021

 

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