Alerté par de nombreux chefs d’entreprise et des agriculteurs, le Mouvement de la Ruralité a souhaité relayer, avec l'accord de l’une d’entre-elles, un appel au secours résumant parfaitement les graves conséquences de la hausse colossale du prix de l’énergie. Cette entreprise parle à juste titre d’un hold up organisé par les spéculateurs de l’énergie. Comment faire face à un renouvellement de contrat où le fournisseur vous propose 695,69% d’augmentation, passant de 8.000 € de consommation annuelle à... 59.000 € ! (lire la lettre ouverte de Lionel et Florence CALLEGARIN) !

Cette situation est dramatique et plonge les Chefs d’entreprise dans une crise sans précédent alors que, paradoxalement, nombreuses sont celles qui ont leur carnet de commandes plein pour 2023. Pourtant ils seront obligés de mettre la clé sous la porte et de procéder à des licenciements. De même, dans leur cri du cœur, ces entrepreneurs alertent sur le risque dangereux du geste ultime par dépit et pression psychologique que leur fait subir cette situation avec des menaces de coupure de courant s’ils ne signent pas de nouveau contrat. Pour LMR, le gouvernement doit rapidement prendre en compte l’urgence économique et sociale induite par cette hausse scandaleuse de l’énergie.

Le Mouvement de la Ruralité dénonce la folle politique européenne en matière de gestion de l’énergie, celle de l’alignement du prix du marché sur celui de l’énergie la plus chère et donc de celle produite à partir du gaz. Le comble est que l’entreprise EDF doit par obligation d’État, vendre près de 27% de son énergie à environ 42€ le MWh alors que le prix spot du marché EPEX fluctue entre 450 et 260 € le MWh. Pire, aujourd’hui l’État après avoir financé avec l’argent des contribuables pendant des années les industriels des énergies renouvelables et notamment des sociétés étrangères en achetant plus cher l’énergie produite que le prix spot du marché, la paye aux producteurs d’ENR aux alentours de 80 € pour la revendre au prix fort du cours actuel, soit 296 €. L’État remplit ses caisses scandaleusement sur le dos des entreprises françaises et des Français pris en otage par les revendeurs d’énergies !

Aujourd’hui, l’inflation a gagné l’économie dans son ensemble, après avoir dépassé la barre des 6% en juillet, battant le triste record de 1958.C'est toute la société française qui est impactée et pour laquelle Le Mouvement de la Ruralité attend une réponse urgente de l’État !

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Actuellement en France, les prix de gros de l’électricité sur le marché spot atteignent des sommets colossaux à plus de 1.100 euros le mégawattheure (€/MWh), alors qu’ils oscillaient autour de 85 €/MWh il y a un an.

Aujourd’hui, la question se pose de répercuter le prix sur les consommateurs. Or, lorsque le prix spot était négatif, voire proche de zéro euro, l’État continuait, par ses engagements, à payer aux producteurs d’énergies renouvelables (ENR) le prix fort à plus de 85 €/MWh… alors qu’aucune déduction n’a jamais été répercutée vers les abonnés ! Les industriels des ENR en ont tiré d’énormes profits, mais aujourd’hui, certains d’entre eux comme Iberdrola ou Mint Energie poussent leurs clients français en fin de contrat à trouver un autre fournisseur pour éviter de fortes hausses de factures. Leurs belles paroles d’économies ne tiennent plus et ils quittent maintenant le navire : scandaleux !

EXXL’explosion des prix annoncée pour 2023 n’est que la conséquence des égarements stratégiques de nos différents gouvernements : l’abandon de notre souveraineté énergétique en cédant aux exigences dénuées de bon sens de l’Europe et notamment de l’Allemagne.

Pour satisfaire à l’écologie politique dans son engagement vers un mix électrique coûteux, inefficace et irrationnel, le pays plonge dans la précarité énergétique. La fermeture de la centrale de Fessenheim pour satisfaire l’arrivée de Nicolas Hulot au gouvernement - alors que tous les syndicats s’opposaient à cette fermeture - et l’arrêt programmé de 12 autres réacteurs, en sont des exemples. Il en va de même de la destruction de barrages hydroélectriques pour satisfaire aux exigences de l'écologie radicale et des directives européennes et du choix d'investir à fonds perdu dans les énergies intermittentes telles que les éoliennes au lieu d'entretenir nos centrales nucléaires.

Le Général de Gaulle n’aurait jamais vendu la souveraineté énergétique de la France ; aujourd’hui, les Français sont les dindons de la farce ! Désormais, l’obligation d’État conduit à la faillite programmée d’EDF qui, via l’ARENH (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique), a pour obligation de céder à tous les fournisseurs alternatifs à prix dérisoire (85 €/MWh) plus d’un quart de sa production d’énergie (plafond rehaussé à 120 TWh pour l’année 2022), alors qu’actuellement les prix de gros sont à plus de 1000 €/MWh, le système européen de fixation du prix de l'électricité indexant artificiellement ce dernier sur le prix du gaz que la guerre en Ukraine fait considérablement grimper.

La situation énergétique et l’envolée des tarifs ne sont que la conséquence de l’irresponsabilité des écologistes et des politiques qui ont, comme Emmanuel Macron, sombré dans leur folie de décroissance et d’opposition au nucléaire.

Le Mouvement de la Ruralité refuse que les Français payent pour l’incompétence du gouvernement Macron et de ses choix énergétiques !r folie de décroissance et d’opposition au nucléaire.

Le Mouvement de la Ruralité refuse que les Français payent pour l’incompétence du gouvernement Macron et de ses choix énergétiques !

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Le Cérémé (Cercle d’Étude Réalités Écologiques et Mix Énergétique), think tank indépendant sur l’énergie, veut contribuer à un débat public fondé sur une analyse objective des faits, à la recherche du seul intérêt général, sans biais lié à des postures politiques, à des a priori idéologiques, ou à la défense des intérêts particuliers d’acteurs du monde de l’énergie.

En Europe, on observe qu’en raison de l’intermittence du vent et du soleil, les pays ayant misé principalement sur les énergies renouvelables, subissent la triple peine d’une production électrique qui émet encore beaucoup de CO2, qui coûte plus cher à leurs citoyens et qui les place dans la dépendance d’importations de gaz ou d’électricité de pays tiers. Leur neutralité carbone à terme suppose un pari sur des technologies de capture du CO2 et sur la disponibilité de grandes quantités d’hydrogène « vert », qui n’ont pas encore fait leur preuve à l’échelle industrielle. Ils ont de fortes chances de subir dans l’avenir des hausses massives du prix de leur électricité.

Le rapport de RTE d’octobre 2021, riche de données dans ses analyses techniques, a présenté une synthèse qui a enfermé le débat dans des scénarios comportant un développement « nécessaire » et « simultané » du nucléaire et des énergies renouvelables intermittentes. Cette exploitation simpliste et en partie déformée des conclusions du rapport
nécessite de porter le débat sur certaines hypothèses structurantes, comme les perspectives de consommation d‘électricité, le recours massif aux importations et aux coupures pour faire face aux pointes, les
constructions de nouvelles centrales à gaz pour pallier l’intermittence du solaire et de l’éolien, et l’impact environnemental de ces mêmes énergies.

Le Cérémé souhaite que les choix proposés aux citoyens soient mieux éclairés sur les conséquences climatiques, économiques, géopolitiques et environnementales des scénarios privilégiés par RTE.

Le Cérémé demande en outre la mise à l’étude approfondie d’un scénario qui est de loin le meilleur pour le climat, pour le prix de l’électricité, la sécurité d’approvisionnement, et l’indépendance énergétique et la réindustrialisation de la France : celui d’une grande ambition industrielle dans le nucléaire civil qui permet de cesser tout nouveau développement des énergies renouvelables intermittentes. Il évitera un gigantesque gaspillage de ressources prélevées sur le pouvoir d’achat des Français. Il fera de la France à nouveau un champion mondial de l’électronucléaire et apportera aux Français une électricité abondante, à des coûts comparables à ceux d’aujourd’hui, très largement décarbonée et s’accompagnant d’impacts positifs sur le climat, la croissance, l’emploi qualifié et la balance commerciale. Ce n’est pas parce que ce scénario suppose de pousser la filière, dont son leader EDF, à devenir plus performante en coûts et en délais qu’il faut y renoncer. Au contraire, les enjeux sont tels qu’ils justifient d’en faire le projet industriel prioritaire des décennies à venir.

Le pari sur les énergies renouvelables intermittentes est un échec climatique flagrant. Il s’accompagne d’un coût économique très élevé pour les consommateurs.

À la suite des 3 scénarios proposés par RTE, le Cérémé propose un schéma alternatif « numéro 4 » qui permet d’atteindre les cinq objectifs de la transition écologique :

  1. se rapprocher de la neutralité carbone en 2050 (objectif de l’Union européenne)
  2. passer les pointes de consommation les plus critiques en toute sécurité d’approvisionnement
  3. garantir la qualité du service rendu
  4. renforcer par un prix bas la compétitivité de notre industrie et le pouvoir d’achat des ménages
  5. protéger l’environnement, bien commun des Français.

Par comparaison aux 3 scénarios de RTE, il présente les atouts suivants :

  • 2 à 3 fois moins d’émissions de CO2 ;
  • un système pilotable et un passage de la pointe quoi qu’il arrive ;
  • 2 à 3 fois moins coûteux que N1 et N03 respectivement, en niveau d’investissement.

Lire le rapport du Cérémé

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Porte-parole national du Mouvement de la Ruralité, Yves d'Amécourt s'élève contre un projet fou de déboisement de 1000 hectares de pinèdes en Gironde pour produire une électricité dont la région n'a pas besoin. Tribune.

À Saucats, dans les Landes girondines, on envisage de déboiser 1000 hectares de pinèdes (la taille du bois de Vincennes) pour implanter 1000 hectares de panneaux photovoltaïques afin de produire ce que les promoteurs – ENGIE et NEOEN – nomment de l’électricité « verte » par opposition sans doute à l’électricité noire, celle produite avec du charbon ou du pétrole, comme en Allemagne …

Comme pour faire mieux passer la pilule on nous explique en préambule, dans la description du projet que notre forêt landaise est en fait de la « sylviculture industrielle » – quelle horreur – et que les bois ne sont pas accessibles au public « à cause des tirs des chasseurs ». Voilà une bonne occasion de s’en débarrasser…

Pour faire passer la pilule toujours, on nous vend l’installation, sous les panneaux de la culture de légumes bio en circuits courts sur… 4% de la surface, de l’installation d’un data center… Enfin, une petite partie de la production électrique permettra de produire de l’hydrogène vert…

« L’hydrogène vert », c’est le projet « acceptable » qui doit faire accepter l’inacceptable ! Autant de choses qui peuvent être réalisées sans l’installation de 1000 ha de panneaux photovoltaïques.

Pour résumer, on envisage à Saucats de raser un puits de carbone qui aujourd’hui capture jusqu’à 12000 tonnes de Co2[1] par an pour produire de l’électricité décarbonée… Avouez que c’est un non-sens !

D’un côté on crie au nom de l’écologie à la déforestation en Amazonie pour produire du soja… Et de l’autre on déboise 1000 ha au nom de la même écologie pour planter des panneaux photovoltaïques dans les Landes ! Non seulement la forêt française capte du CO2, mais le bois matériaux stocke ce carbone pour plusieurs générations. La forêt est aussi le gisement des matériaux de demain.

La forêt française capte l’équivalent de 15 % des émissions de CO2 annuelles du pays. Après l’avoir séquestré, le bois stocke le carbone. Ainsi, 1 m3 de bois stocke 1 tonne de CO2. Quand le bois devient matériaux, ou bois d’œuvre, c’est du carbone stocké pour des années ! Et quand le bois remplace l’acier ou le béton, c’est évidemment la panacée : en effet quand la production d’1 m3 de bois permet de stocker 1 m3 de carbone, la production d’1 tonne d’acier produit elle environ 3 tonnes de CO2, et pour le béton c’est 7 fois plus !

Il ne faut donc pas considérer la forêt seulement comme un puits de carbone, mais aussi comme un fabricant de matériaux bas carbone qui permettent de se substituer à d’autres matériaux. À l’image du bois augmenté inventé par un ingénieur français passé par le MIT, qui propose de retirer la lignine du bois pour en faire un carburant d’une part, et avec la structure en cellulose, un nouveau matériau avec des caractéristiques comparables aux matériaux les plus résistants et les plus souples qui soient.

Saucats est le projet de la démesure !

Au-delà de son bilan carbone qui est négatif, ce projet est le projet de la démesure ! On parle d’un investissement de 1 milliard d’euros ! C’est 10% du chiffre d’affaires de l’ensemble de la forêt de Nouvelle-Aquitaine ! C’est cinq fois le montant promis par le gouvernement dans le cadre du plan de relance pour aider à reboiser dans toute la France. C’est sept fois les 150 millions promis récemment par Monsieur le Premier Ministre pour aider à la réindustrialisation de la filière bois.

1 milliard d’euros, si l’on considère qu’il faut 2000 € par ha pour replanter une parcelle de pins, c’est le coût du reboisement de 500 000 ha ! Vous imaginez le nombre de tonnes de carbone que l’on pourrait fixer en reboisant 500 000 ha ! Sachant que comme l’atmosphère ne connaît pas de frontières, on peut agir en reboisant n’importe où dans le monde.

C’est d’ailleurs l’objet du« défi de Bonn (Bonn Challenge) » lancé en 2011 : restaurer 350 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici à 2030. Il a été validé lors de la déclaration de New York sur les forêts, lors du Sommet sur le climat des Nations Unies de 2014.

Produire de l’énergie décarbonée, dont nous n’avons pas besoin !

Mais le plus curieux, dans ce projet, c’est qu’il vise à investir 1 milliard d’euros pour produire de l’électricité décarbonée dans une région, la Nouvelle-Aquitaine, qui est déjà productrice à 100% d’électricité décarbonée et, qui plus est, qui est excédentaire ! Nous serions en Allemagne, le problème serait différent. Chaque panneau permettrait d’éviter de brûler du charbon…

D’après RTE, la Nouvelle-Aquitaine produisait en 2019 56,2 TWh d’électricité et en consommait 39,8 TWh. L’électricité produite est déjà 100% décarbonée : 80% issue du nucléaire, 7% de l’hydroélectricité, 5% du photovoltaïque et 3% de l’éolien… Or l’électricité ne se stocke pas.

Autant le photovoltaïsme présente bien des qualités et mérite d’être développé pour la consommation locale, l’autoconsommation, en privilégiant des friches industrielles, les superstructures de bâtiments, les hangars et les usines, en ombrage de parking, ou dans des lieux déjà artificialisés, autant supprimer 1000 ha de forêt ou de terres agricoles pour produire de l’électricité à un endroit où nous n’en avons pas besoin est pour le moins déraisonnable.

Y consacrer 1 milliard d’euros dont la filière bois aurait tant besoin pour se structurer avec des enjeux autrement plus importants, sur le climat et sur l’économie, est complètement déraisonnable aussi. La balance commerciale de la France en ce qui concerne la filière bois forêt est déficitaire de 7 milliards d’euros !

Alors, investissons plutôt pour transformer nos bois en France plutôt que pour importer des cellules photovoltaïques de Chine. Ceux qui envisagent de déboiser 1000 hectares de forêt pour produire une électricité dont nous n’avons pas besoin sont certainement les mêmes qui n’omettent jamais d’écrire en bas de leurs courriers électroniques « pour protéger la forêt, n’imprimez ce message que si nécessaire ». 

Ce projet n’est ni utile ni nécessaire. L’électricité qu’il produirait n’est certainement pas verte. Ne tombons pas dans le panneau.

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Je me suis rendu hier soir avec mes compagnons du Mouvement de la Ruralité, à la réunion du débat public organisée à Saucats, dans un magnifique gymnase en pin, pour présenter le projet abracadabrantesque de Saucats. Nous étions un peu plus de 200 dans la salle de la Ruche.

2021 10 12 saucat1

Curieusement, alors que l’on demande à nos restaurateurs de bien vouloir faire la police et de s’assurer que tous leurs clients détiennent bien un passe-sanitaire avant de s’asseoir … A Saucats dans une réunion publique organisée sous couvert de l’Etat, aucun sésame n’était exigé … Aucune distance de sécurité non-plus. Le public masqué, était installé autour de tables de 10, face à face, … à peu près comme dans un restaurant ! Décidément, l’Etat, toujours prompt à donner des leçons, à bien du mal à se les appliquer à lui-même…

2021 10 12 saucat2

 

Mais venons-en au projet de Saucats qui consiste à déboiser 1000 hectares de pinèdes pour implanter 1000 hectares de panneaux photovoltaïques afin de produire ce que les promoteurs - ENGIE et NEOEN - nomment de l’électricité « verte » par opposition sans doute à l’électricité noire, celle produite avec du charbon ou du pétrole, comme en Allemagne …

Comme pour faire mieux passer la pilule on nous explique en préambule, dans la description même du projet que notre forêt de pins est en fait de la « sylviculture industrielle » -quelle horreur- et que les bois ne sont pas accessibles au public « à cause des tirs des chasseurs » -voilà une bonne occasion de s’en débarrasser- …
On envisage donc à Saucats, dans les landes girondines, de raser un puits de carbone qui aujourd’hui capture jusqu’à 12000 tonnes de Co2[1] par an pour produire de l’électricité décarbonée … Avouez que c’est un non-sens !

D’un côté on crie au nom de l’écologie à la déforestation en Amazonie pour produire du soja … Et de l’autre on déboise 1000 ha au nom de la même écologie pour planter des panneaux photovoltaïques dans les Landes !

Je rappelle que la forêt française capte l’équivalent de 15 % des émissions de CO2 annuelles du pays.

De plus, après l’avoir séquestré, le bois stocke le carbone. Ainsi, 1 m3 de bois stocke 1 tonne de CO2. Quand le bois devient matériaux, ou bois d’œuvre, c’est du carbone stocké pour des années ! Et quand le bois remplace l’acier ou le béton, c’est évidemment la panacée : en effet quand la production d’1 m3 de bois permet de stocker 1 m3 de carbone, la production d’1 tonne d’acier produit elle environ 3 tonnes de CO2, et pour le béton c’est 7 fois plus !

Il ne faut donc pas considérer la forêt seulement comme un puits de carbone, mais aussi comme un fabricant de matériaux bas carbone qui permettent de se substituer à d’autres matériaux. A l’image du bois augmenté inventé par un ingénieur français passé par le MIT qui propose de retirer la lignine du bois pour en faire un carburant d’une part, et avec la structure en cellulose, un nouveau matériau avec des caractéristiques comparables aux matériaux les plus résistants et les plus souples qui soient.

La forêt est aussi le gisement des matériaux de demain.

Au-delà de son bilan carbone qui est négatif, ce projet est le projet de la démesure ! On parle d’un investissement de 1 milliards d’€uros !

C’est 10% du chiffre d’affaires de l’ensemble de la forêt de Nouvelle-Aquitaine ! C’est 5 fois le montant promis par le gouvernement dans le cadre du plan de relance pour aider à reboiser dans toute la France. C’est 7 fois les 150 millions promis récemment par Monsieur le 1er Ministre pour aider à réindustrialisation de la filière bois.

1 milliards d’euros, si je prends un chiffre de 2000 € par ha pour replanter une parcelle de pins, c’est le coût du reboisement de 500 000 ha ! Vous imaginez le nombre de tonnes de carbone que l’on pourrait fixer en reboisant 500 000 ha ! Sachant que comme l’atmosphère ne connait pas de frontière, on peut agir en reboisant n’importe où dans le monde.
C’est d’ailleurs l’objet du « défi de Bonn (Bonn Challenge) » lancé en 2011 : Restaurer 350 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici à 2030. Il a été validé lors de la déclaration de New York sur les forêts, lors du Sommet sur le climat des Nations Unies de 2014.

Produire de l’énergie décarbonée, dont nous n’avons pas besoin !

Mais le plus curieux, dans ce projet, c’est qu’il vise à investir 1 milliard d’euros pour produire de l’électricité décarbonée dans une région, la Nouvelle-Aquitaine, qui est déjà productrice à 100% d’électricité décarbonée et, qui plus est, qui est excédentaire ! Nous serions en Allemagne, le problème serait différent. Chaque panneaux permettrait d’éviter de bruler du charbon …

D’après RTE, la Nouvelle-Aquitaine produisait en 2019 56,2 TWh d’électricité et en consommait 39,8 TWh. L’électricité produite est déjà 100% décarbonée : 80% issue du nucléaire, 7% de l’hydroélectricité, 5% du photovoltaïque et 3% de l’éolien, … Or l’électricité ne se stocke pas.

Autant le photovoltaïsme présente bien des qualités et mérite d’être développé pour la consommation locale, l’autoconsommation, en privilégiant des friches industrielles, les superstructures de bâtiments, les hangars et les usines, en ombrage de parking, ou dans des lieux déjà artificialisés, autant supprimer 1000 ha de forêt ou de terres agricoles pour produire de l’électricité à un endroit où nous n’en avons pas besoin est pour le moins déraisonnable.

Y consacrer 1 milliards d’euros dont la filière bois aurait tant besoin pour se structurer avec des enjeux autrement plus importants, sur le climat et sur l’économie, est complètement déraisonnable aussi.

Je rappelle que la balance commerciale de la France en ce qui concerne la filière bois forêt est déficitaire de 7 milliards d’€.

Alors, investissons plutôt pour transformer nos bois en France plutôt que pour importer des cellules photovoltaïques de Chine.
Ceux qui envisagent de déboiser 1000 hectares de forêt pour produire une électricité dont nous n’avons pas besoin sont certainement les mêmes qui n’omettent jamais d’écrire en bas de leurs courriers électroniques « pour protéger la forêt, n’imprimez ce message que si nécessaire ».

Ce projet n’est ni utile, ni nécessaire.

2021 10 12 saucat3

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