Élections régionales : Eddie Puyjalon ressuscite les succès de l’ex-CPNT

Article Sud Ouest

 2021 05 22 SO Article Sud Ouest du 21 juin 2021 

 

En 1992 et 1998, le mouvement CPNT (Chasse, Pêche, Nature et Traditions) avait bousculé les partis traditionnels et obtenu plusieurs élus. Un succès qu’a failli rééditer le Mouvement de la Ruralité

Ce dimanche soir, Eddie Puyjalon a rajeuni de trente ans. Le président-fondateur du Mouvement de la Ruralité a revécu les grandes heures de CPNT (Chasse, Pêche, Nature et Tradition) qui, en 1992 et 1998, avait créé la surprise et joué le chien dans un jeu de quilles électoral. « J’avais dit qu’on pouvait refaire ce qu’on avait déjà fait dans le passé » rappelle-t-il.

En 1992, l’année de la victoire de Jacques Valade, CPNT avait conquis 10 sièges avec près de 12 % des suffrages. Six ans plus tard, l’effectif CPNT avait fondu de trois élus avec 8,44 % des voix. Suffisant pour jouer les faiseurs de roi entre Jacques Valade et Alain Rousset. Mais le mouvement présidé par Jean Saint-Josse (aujourd’hui soutien d’Alain Rousset) avait refusé de choisir, son électorat venant aussi bien de la droite que de la gauche. L’élection suivante avait été celle de la désillusion. Avec 7,21 % des voix, CPNT était rentré bredouille et avait entamé sa traversée du désert.

Chasseurs et éoliennes

« CPNT était déjà un parti revendiquant la défense de la ruralité et qui siphonnait des voix au Front national, explique Eddie Puyjalon. Ce n’est pas pour rien que le FN s’était lancé dans une opération séduction envers les chasseurs, comme ils l’ont fait cette année en voulant nous concurrencer sur le combat contre les éoliennes. » En devenant président de CPNT, Eddie Puyjalon a choisi d’ancrer le mouvement à droite, en s’alliant avec l’UMP puis Les Républicains. Une réaction aux alliances électorales du Parti socialiste avec les Verts, ennemis jurés des chasseurs.

Là encore, Eddie Puyjalon retrouve ses velléités d’indépendance à l’égard d’un parti qu’il trouve parfois trop conciliant envers certaines orientations d’Alain Rousset qui compte deux vice-présidents EELV dans son exécutif. Il transforme CPNT en Mouvement de la ruralité et prend son autonomie à la Région avec trois transfuges Républicains, dont Yves d’Amécourt, l’ancien chef de l’opposition à Philippe Madrelle au département de la Gironde.

Ni les sondages ni les autres listes

Conscient de son manque de notoriété pour mener un combat électoral à l’échelle de la Région, il se rapproche de Jean Lassalle. Le personnage est difficile à contrôler mais il est connu dans la France entière, et encore plus dans l’ex-Aquitaine. Pourtant, en début de campagne électorale, ni les sondages, ni les média, ni les autres listes ne pressentent la percée de la liste Puyjalon qui, malgré un budget de troisième division, jure qu’il peut se qualifier pour la finale du 27 juin. « Jusque tard ce dimanche, j’ai espéré passer la barre des 10 % » avoue Eddie Puyjalon.

S’il veut retrouver un siège à la Région, avec d’autres colistiers, il n’a pour autre solution que fusionner. « Comme ils se sont connus au Modem, Geneviève Darrieussecq a appelé Jean Lassalle, souligne-t-il, mais ça n’aboutira pas. Edwige Diaz sait que ce n’est pas la peine de me contacter. » Reste les Républicains avec lesquels la négociation est en cours. « Nous les devançons dans certains secteurs mais il y a moyen de s’entendre. » Suite, ou fin, dans la journée.

 

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