Au Mouvement de la Ruralité, attention, peinture fraîche...

Article Le Petit Bleu

 Journal Le Petit Bleu Article du Petit Bleu du 22 mai 2021

 

Tout nouveau, il est l’héritier de Chasse, pêche, nature et tradition, quatre mots qui parlent en Lot-et-Garonne. Aux Régionales, la liste sera conduite par Alain Merly.

Qu’il s’agisse des élections départementales comme des élections régionales qui se dérouleront les 20 et 27 juin, l’un des faits marquants de la campagne en cours en Lot-et-Garonne est indéniablement la prise en compte de la ruralité. Au-delà des partis classiques qui, humant l’air du temps électoral comme d’autres le font des dernières tendances de la mode, se sont soudainement saisis du sujet, on assiste à l’émergence ou à la résurgence de mouvements qui ont pour leur part clairement choisi de placer la ruralité comme thème central de leurs propositions.
On ne reviendra pas sur les têtes d’affiche de la Coordination Rurale 47, via la liste « Les 47 », qui déboulent dans la campagne des départementales comme des chiens dans un jeu de quilles, pour s’appesantir cette fois sur la liste présentée en Lot-et-Garonne par Le Mouvement de la Ruralité (LMR) dans le cadre des élections régionales.
À l’automne 2019, nous nous étions retrouvés à la mairie de Prayssas pour assister au dépoussiérage de l’ex parti Chasse Pêche Nature et Traditions (ex-CPNT), rebaptisé pour l’occasion Le Mouvement de la Ruralité.
Dix-huit mois plus tard, rebelote, c’est toujours à la mairie de Prayssas que l’ancien député et tête de liste LMR aux Régionales en Lot-et-Garonne, Alain Merly, avait donné rendez-vous samedi matin à la presse pour dévoiler les noms de ses onze colistiers.

De la diversité des candidats

L’ex premier édile de la bastide aurait dû faire apposer un panneau « Attention peinture fraîche » au pied de l’escalier de l’hôtel de ville. La diversité, à la fois sociale, générationnelle et territoriale, qu’on retrouve au sein de cette liste aura de quoi surprendre bon nombre d’observateurs.
Certes, on y retrouve trois représentants du monde agricole aux compétences bien affirmées, mais tout de même, une jeune maire avocate, une pharmacienne, une directrice des services d’intercommunalité, des retraités issus de domaines aussi variés que l’Education Nationale, EDF ou la grande distribution. Sans parler d’une chirurgienne -dentiste ! On est loin de l’image aussi éculée que raillée qu’a pu renvoyer CPNT par le passé. Alain Merly campe le décor de cette liste à sa façon : « Nous représentons une ruralité à la fois fermement enracinée mais tout aussi bien ancrée dans la modernité ! »
La numéro 2 de la liste, Julie Castillo, maire de Casteljaloux reconnu des observateurs comme étant très dynamique, d’enchaîner : « On a souvent une image réductrice de la ruralité, parfois même déconnectée d’une ruralité en réalité très vivante ». Mais attention, qu’on ne s’y trompe pas, pas question de toucher aux fondamentaux.
« Notre combat est aussi sociétal, contre la standardisation des esprits. Nous défendons aussi notre culture et nos traditions rurales. La France c’est un mix entre l’unité et la diversité et dans la diversité, il y a la ruralité. » Même s’ils viennent d’horizons différents, les colistiers ont ainsi en commun un vécu rural où parler de chasse, de pêche ou de la « tue cochon » n’a rien d’anormal, puisque cela fait partie, depuis de nombreuses générations, du quotidien de leurs familles.

Maintenir la vie dans les villages

« La ruralité est bien mal traitée par ceux qui nous gouvernent, constate Alain Paraillous, écrivain lot-et-garonnais dont la notoriété n’est plus à faire et positionné cinquième sur la liste LMR. Il y a une majorité de gens de la ville qui idéalisent une nature par le seul prisme idéologique de l’écologie. Les chasseurs sont ainsi caricaturés en assassins alors qu’ils sont les premiers régulateurs de cette nature. » Cette liste ne veut toutefois pas s’arrêter à simplement porter la voix de la ruralité, elle veut aussi agir. « Qu’on arrête d’être obligé de forcer les portes de la Région pour qu’elle vienne un peu à nous », s’insurge Julie Castillo. Alain Merly a donc éclairé cette remarque de quelques thématiques fortes : « Nous voulons des politiques adaptées aux territoires et non plus des lignes budgétaires édictées depuis Bordeaux. Et pour les faire appliquer, il faut des services déconcentrés dans les territoires. Il faut aussi que la Région prenne davantage en compte la notion de service public […] »
Si on devait retenir une proposition symbolique, on reprendrait celle du statut particulier que LMR voudrait voir accordé aux épiceries qui maintiennent la vie dans certains villages, « en les exonérant de charges sociales par exemple car elles font oeuvre de service public contre la fracture territoriale ». Pour passer de l’incantation à l’action, Alain Merly compte donc sur des élus au soir du 27 juin prochain : « Pour que la ruralité ne tombe pas une fois de plus dans l’oubli jusqu’à la veille des prochaines élections. »

Les 12 candidats de la liste présentée en Lot-et-Garonne par Le Mouvement de la Ruralité

1 –  Alain Merly, 66 ans, cadre commercial retraité, conseiller départemental sortant, ex-maire de Prayssas et ancien député
2 –  Julie Castillo,39 ans, avocate, maire de Casteljaloux
3 –  Alexandre Vergnes, 29 ans, fonctionnaire territorial, secrétaire général de LMR, Agen
4 –  Véronique Carrière, 53 ans, agricultrice, Puymirol
5–  Alain Paraillous, 74 ans, retraité de l’Education Nationale et écrivain, Saint-Pierre-de-Buzet
6 –  Stéphanie Arnaud-Granet, 34 ans, directrice générale de la communauté de communes Lot et Tolzac, Madaillan
7 –  Mathieu Vernet, 32 ans, agriculteur, Lougratte
8 –  Brigitte Angotti Marchal, 75 ans, chirurgien-dentiste retraitée, Agen
9 –  Jean-François Nicomette, 61 ans, retraité d’EDF production hydraulique, Granges-sur-Lot
10 –  Alexandra Jegu, 39 ans, agricultrice, Castillonnès
11 –  Jacques Baratto, 63 ans, directeur dans la grande distribution à la retraite, Layrac
12 –  Clotilde Clavel,44 ans, docteur en pharmacie, Bon-Encontre

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