Issu d'une famille de chasseurs, Eddie Puyjalon défend la ruralité contre "l'écologie de salon des Verts"

Eddie Puyjalon

actuBordeaux   Article actuBordeaux du 2 juin 2021

Candidat du Mouvement de la ruralité aux élections régionales 2021 en Nouvelle-Aquitaine, Eddie Puyjalon veut remettre la voix du monde rural au cœur du débat politique.


« Je me suis engagé en politique quand des écolos de Paris ont commencé à insulter mon père et mon grand-père d’ivrognes et de tueurs », raconte Eddie Puyjalon, issu d’une famille de chasseurs de Cubzac-les-Ponts (Gironde) où il est né et où il vit toujours, auprès des siens. « On habite à 100 mètres les uns des autres », précise-t-il.

Soutenu par Jean Lassalle

Soutenu par Jean Lassalle – qui figure sur sa liste – le candidat du Mouvement de la ruralité (LMR) aux élections régionales de juin 2021, le parti héritier de Chasse Pêche Nature et Traditions, a une hantise de la doctrine politique d’Europe Écologie Les Verts (EELV) et de leurs représentants, qu’il accuse « d’agri-bashing ».

« Ils vous habillent de vert ce qui est pourri. Quelqu’un qui vit dans la ruralité connaît mieux la nature et l’environnement que ces écologistes de salon », attaque le retraité de 62 ans.

Le président de LMR a fait notamment de l’anti-éolien son cheval de bataille. « Les éoliennes sont un scandale sanitaire », raconte l’ancien agent de maîtrise dans l’usine chimique Cofaz (compagnie française de l’azote) classée Seveso à Ambès, en lieu et place de l’actuelle usine Yara, et qui défend devant les prud’hommes un collectif de victimes de l’amiante.

Il a porté plainte contre Jean Castex

Par le biais de son parti, il a porté plainte contre quatre ministres, dont le premier ministre Jean Castex pour motif d’« administration de substances nuisibles » (article 222-15 du Code pénal) de nature visuelle et sonore et, à titre subsidiaire pour « abstention volontaire de combattre un sinistre » (article 223-7 du Code pénal).

L'objectif pour LMR est de faire ouvrir une enquête pour savoir si l'accélération du déploiement du parc éolien en France aurait dû perdurer durant toutes ces années malgré les alertes de citoyens malades, de lourdes mortalités animales, la présence de cancers pédiatriques dans les zones concernées avec des expertises indépendantes induisant un risque grave et imminent notamment le dossier scientifique du laboratoire ToxSeek.

Des combats, Eddie Puyjalon en mène plusieurs de front. Victime du sang contaminé après un accident de chasse nécessitant une opération, puis de l’amiante lors sa carrière professionnelle, le sexagénaire chasse les injustices partout où il en trouve. « Dans une autre vie, j’aurais été avocat, clame-t-il. S’il n’y avait pas le combattant Eddie, des collègues amiantés auraient abandonné les poursuites devant la complexité des procédures pénales. Mais j’ai la tête dure, je ne lâche jamais ! »


Inspiré par Mère Teresa et Charles de Gaulle

À l’occasion de cette élection régionale, le candidat veut défendre le monde rural et notamment les chasseurs ou les agriculteurs, « accusés de tous les maux de la planète » selon lui. « Je suis le défenseur de notre terroir, de notre culture », s’exclame-t-il, en opposant par exemple l’éleveur de canard à foie gras, garant d’un savoir-faire, à l’antispéciste, pourfendeur de ce savoir-faire.

Son maître-mot, c’est de redonner du crédit au « bon sens rural ». « Quand je vois ce qu’il se passe à l’Assemblée nationale et ce qui se passe sur le terrain, il y a un décalage énorme », estime le Girondin, dont les deux modèles sont Mère Teresa (« elle a servi l’Humanité ») et Charles de Gaulle (« c’était un homme libre »).

Pour définir ce « bon sens rural », le candidat LMR évoque les vacances scolaires passées chez son grand-père à aller chasser, pêcher, ramasser les œufs, soigner les animaux ou jardiner. Ces anciens qui connaissaient la nature sur le bout des doigts, raconte-t-il.

« Bambi qui fait la bise au loup, ça n’existe pas »

« C’était une formation accélérée à la vie, narre-t-il avec nostalgie. La culture familiale et rurale, c’est une grande tablée avec une porte ouverte et une grande attention portée à l’autre. Dire « bonjour », « merci », etc., c’est le signe d’une société qui peut fonctionner ensemble. »

Du Jean de La Fontaine dans le texte. Pourtant, Eddie Puyjalon n’aime pas vraiment les fables. « Bambi qui fait la bise au loup, ça n’existe que dans les dessins animés », dit-il à propos de la réintroduction du loup et de l’ours en Nouvelle-Aquitaine, encouragée par les Verts mais redoutée par les éleveurs ovins : « La nature est beaucoup plus cruelle ! »

Dans les faits, s’il est élu, le candidat à la présidence régionale propose de revoir la stratégie environnementale : « L’éolien ou le photovoltaïque, c’est une gabegie incroyable. Avec le nucléaire, on sait produire notre énergie nous-mêmes et pour pas cher. On ne sait pas mieux faire que garder notre savoir-faire. »

À contre-courant de « la pensée unique »

Pour lui, les énergies vertes sont une illusion politique, « le totem des écolos ». « Quand on coupe une forêt pour installer un parc photovoltaïque, on marche sur la tête », estime-t-il. Pour moins polluer, il propose d’équiper les véhicules diesel d’un kit de comburation qui permettrait de diminuer de 70% les émissions de particules fines « plutôt que d’envoyer des voitures en état de marche à la casse ».

Aussi, il prône l’arrêt de la métropolisation, il veut favoriser l’emploi dans les PME, une gestion différente de l’eau, notamment dans l’agriculture avec un œil favorable aux retenues d’eau collinaires, ou il souhaite encore installer des pôles de santé en milieu rural et y développer massivement la fibre pour désenclaver certains territoires…

Candidat du monde d’avant pour certains, Eddie Puyjalon préfère se définir comme un candidat à contre-courant de « la pensée unique ». En d’autres mots, ce qu’il appelle « la dictature écolo ».

Comments est propulsé par CComment