Projet de référendum pour les animaux : contre nos activités traditionnelles, nos élevages et notre vie rurale

Le RIP (référendum d'initiative partagée) permet de soumettre une proposition de loi au référendum si elle est soutenue par au moins un cinquième des membres du Parlement (185 parlementaires) et 10% des personnes inscrites sur les listes électorales (4,7 millions de citoyens). Si cette initiative arrive à franchir ce seuil légal, alors, le sujet sera soumis à référendum.

Le danger dans ce genre d’exercice, c’est que les 6 points qui composent ce projet de RIP ne sont pas dissociables. Il faudra voter en leur faveur ou rejeter l’ensemble de ces propositions ; toutes seront appliquées en cas de vote majoritaire.

Il faut bien comprendre que le véritable hold-up de cette initiative est de mélanger la chèvre et le chou pour séduire le plus grand nombre d’urbains et d’animalistes déconnectés de la vie rurale.

Le Mouvement de la ruralité a informé, par le en copie courrier ci-dessous, tous les députés et sénateurs sur les dangers de ce RIP et les a invités à ne pas le soutenir.

 

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Madame la députée, Monsieur le député,
Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur,

C’est avec un sentiment de gravité que nous venons vous alerter sur le projet du Référendum d’Initiative Partagée pour les animaux (RIP). Une initiative du journaliste de France 2, Hugo Clément, de Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic), Jacques-Antoine Granjon (Vente privée) et de nombreuses associations comme L-214 avec Brigitte Gothière, la Fondation Brigitte Bardot, etc.

Un référendum sur six points qui nous apparaît extrêmement dangereux pour la ruralité et pour la France.

Il n’est qu’une première étape de la part de ces associations animalistes aux multiples facettes, et de ceux qui financent ces associations antispécistes et qui manipulent cette stratégie hors de nos frontières, mais proche de celle du monde végan.

 

Interdiction de tout nouvel élevage n’offrant pas un accès au plein air adapté aux besoins des animaux

Est-il utile de faire un référendum pour poursuivre les progrès déjà faits par les professionnels ? Ces nouvelles interdictions seront-elles assorties d’une interdiction formelle d’importer des animaux élevés dans les conditions que nous interdirons alors ? Souhaitons-nous nous priver de certains mets (baby bœuf, veau de lait, chapon…) et de certains marchés ? Le confinement est, en cas épizooties (grippe aviaire, …) le moyen de se protéger. Souhaitons-nous nous interdire cette solution ? Il nous semble que poser cette question au peuple de France est de nature à creuser un peu plus le fossé de l’incompréhension entre les agriculteurs et les observateurs. Le confinement, la limitation est parfois une réponse pour répondre à des besoins spécifiques et naturels, dans des zones données (manque d’espace) et pour certaines espèces domestiques. Souhaitons-nous nous priver de cela ? À l’heure où chacun commence à imaginer des fermes urbaines. Pensez-vous qu’il sera toujours possible de donner accès à l’air libre, tout le temps, aux animaux ainsi élevés ? À l’évidence, il y a déjà énormément de progrès dans ce secteur de l’élevage et d’autres sont déjà dans les objectifs de la profession. Accompagnons plutôt les professionnels dans leur démarche de progrès. Évitons de jeter l’opprobre sur tous au nom de quelques images capturées chez quelques-uns. Ne donnons pas trop d’importance à des observateurs peu scrupuleux qui souhaite faire du bien-être animal leur objectif, mais qui, passe leur temps à œuvrer contre le bien-être de l’humanité.

 

Interdiction des spectacles d’animaux vivants d’espèces non domestiques

Sans doute avez- vous, comme nous, assisté à des spectacles de cirque avec des animaux et que plus tard, vous avez compris le lien privilégié tissé entre les animaux et les professionnels du cirque. La majorité de ces animaux sont nés en captivité et la loi a déjà sérieusement encadré cette activité. Il n’y a pas de raison de faire de différence entre la présence d’animaux d’élevage d’espèces sauvages et celles d’animaux d’espèces domestiques. Quel est donc ce nouvel ordre du vivant que vient imposer cette mouvance animaliste. Si on n'y prend garde, derrière ce nouvel ordre se cachent toutes les formes de relation à l'animal sauvage et domestique. Nous avons déjà pu lire les intentions de ces groupuscules antispécistes, voulant instaurer une cotisation retraite pour les animaux de rente ou domestiques exploités pour des travaux ou des spectacles et à terme l'interdiction de toute exploitation de l'animal. La version extrême étant de retirer de la planète tout animal incapable de ne pouvoir s'assumer seul dans la nature. Ainsi, selon la dérive que propose ce RIP, il n’y aurait plus de cinéscénie au Puy-du-Fou, où les canards, les oies, les chevaux, les bœufs sont exploités et je ne parle pas des lions, et du spectacle des oiseaux.... Sans doute faudra-t-il renoncer aux courses et aux concours hippiques… Seuls les pottocks en liberté du Pays basque pourront continuer à vivre librement ! La tradition française de l’élevage, de la sélection, celle des haras et des fermes, des herd book, … pour cela disparaîtra et avec, la biodiversité crée par l’homme depuis des siècles ! Ce référendum, mal expliqué, soutenu par des hommes et des femmes d’influence, soit par qu’ils ont de l’argent, soit parce qu’ils ont accès aux tribunes médiatiques, nous entraînera dans une croisade « animaliste » qui ne fera qu’amplifier la fracture sociétale déjà ouverte, entre le microcosme urbain et monde rural. En provoquant une pression mentale sur les jeunes générations, ils cherchent à les formater intellectuellement, pour en faire des adeptes de la cause animale sans jamais connaître la vérité de cette histoire naturelle qui lie les hommes et les animaux à la terre.

 

Interdiction des expériences quand il y a une méthode alternative

Là aussi, c’est mal connaître le monde scientifique et celui de la recherche. À l’évidence, ces travaux sont nécessaires pour le plus grand bien de l’humanité. L’usage des animaux issus d’élevage à des fins de recherche dans le domaine de la santé est sévèrement encadré par la loi. À terme, selon ce principe, faudra-t-il interdire de réguler les rats et les souris en ville comme dans les habitations ? Faudra-t-il trouver là aussi des méthodes alternatives ? Pour remplacer les animaux, élèvera-t-on des embryons, de chimères, à des fins scientifiques comme le propose la loi dite de bio éthique ? Est-ce là le projet ? Ne souriez pas, la dérive est grave et elle aura des conséquences économiques, sanitaires et sociales profondes si on ne la limite pas. Parmi ceux qui soutiennent l’idée de ce référendum, l’antispéciste Aymeric Caron, propose même d’interdire jusqu’à la démoustication ! Ceux qui pensent que la nature est un modèle, à l’évidence, la connaissent mal. La nature est brutale, violente, elle est construite sur un principe simple, la loi du plus fort.

 

Interdiction des élevages pour la fourrure

Où est le problème ? Existerait-il des élevages convenables et d’autres pas ? Une hiérarchisation verte qui donnerait le droit aux animalistes de décider qui du renard ou du campagnol doit vivre ? Qui de l’homme ou de la souris de laboratoire doit vivre ? Qui pourrait-être élevé ou pas ? Qui du berger ou du loup aura sa place dans la nature ? Nous savons pertinemment qu’ils ont déjà choisi l’animal… D’ailleurs les instigateurs de cette dérive animaliste sont à l’origine les activistes de l’ALF (Animal, Libération, Front), structure internationale sans tête qui revendique depuis des décennies des actions de libération d’animaux dans le monde et notamment de visons d’Amérique dans toute l’Europe. On peut s'interroger sur le raisonnement de certaines personnalités qui soutiennent ce RIP, à l'exemple de la plus célèbre qui n'hésite pas à traiter de sauvages nos compatriotes ultramarins, toujours plus prompte à s'indigner de la condition animale que de la condition humaine. Plusieurs fois condamnée pour haine raciale, allant jusqu’à castrer l’âne que son voisin qui lui avait laissé en pension durant ses vacances sous prétexte que la nature accordait trop de pulsion à ce pensionnaire pour l’ânesse trop âgée de la maîtresse des lieux…Il y a des névroses qui laissent des traces profondes à n’en pas douter !

 

Interdiction de la chasse à courre

Quel est le problème pour ces animalistes et ces grands industriels avec cette chasse traditionnelle ? La connaissent-ils vraiment ? Ne sont-ils pas là pour faire seulement le buzz ? La chasse à courre est porteuse de nombreuses valeurs et d’une éthique responsable. Comment ces censeurs peuvent-ils vouloir interdire une forme de chasse, car elle organiserait une poursuite insupportable d’un animal sauvage par des chiens, alors que ces mêmes animalistes prône le ré ensauvagement de la nature par des loups qui eux chassent pourtant en meute et causent bien souvent des blessures et des mises à mort avec d’inévitables souffrances. Quelle fourberie ! Ne sont-ils pas tout simplement dans une logique de racisme rural et environnemental ? Ne sont-ils pas des prêcheurs de haine ? Nous le voyons bien aujourd’hui, c’est tout le monde rural qui est attaqué par l’activisme de ces personnages qui gangrène le cerveau des citoyens urbains méconnaissant le rapport des hommes à la nature et à celui des animaux. Ils fracturent la France des territoires, celle des ruraux, des éleveurs, des agriculteurs, des bouchers, des charcutiers, des chasseurs, des pêcheurs et celle des grandes métropoles, des urbains, par des stars du showbiz, des journalistes et autres célébrités ne connaissant qu’une nature virtuelle…

 

Interdiction de l’élevage en cages, cases, stalles ou box à partir du 1er janvier 2025

Le problème, dans ce cadre précis, reste les dérives pour lesquelles il faut quantifier et imposer des règles d’élevage. Mais, l’évolution de ces règles ne peut être qu’associée à l’interdiction d’importation des productions similaires ne respectant pas les mêmes règles.

Ce qui se cache derrière toutes ces demandes, c’est la fin de la consommation carnée et la promotion à court terme un modèle sociétal végan. Pousser à la disparition de l’élevage en France et assurer la transition vers la consommation cellulaire ; nous le savons bien avec les intentions des financeurs étrangers de L-214 ou à l’écoute des derniers propos du député Loïc Dombreval.

Cette initiative lancée par Hugo Clément, journaliste habitué à tripatouiller l’information pour servir la cause animaliste est là pour servir celle des investisseurs dans la viande de synthèse et sa dérive sociétale végan. Espérons qu’il sera aussi inefficace que dans son travail de journaliste, car connu pour son manque de rigueur et ses bourdes comme celle lors du déplacement d’Emmanuel Macron au Burkina Faso. Ou qui promeut ce RIP pour les animaux et va par la suite à Fort Boyard pourtant bien connu pour ses tigres en cage, ses rats, ses serpents, etc.

Dans les six points soulevés dans ce RIP, il n’y a rien qui ne peut susciter une consultation du peuple. La vérité et l’encadrement législatif relèvent du bon sens et du seul travail parlementaire.

Aujourd’hui, c’est l’exception française et rurale qui est sournoisement attaquée, notamment son agriculture, ses élevages, ses traditions cynégétiques, sa gastronomie et sa culture.

La France et le monde rural méritent votre soutien et celui d’avoir le courage de refuser cette dérive mondialiste et animaliste organisée à des fins mercantiles et idéologiques.

La sagesse des deux assemblées par sa représentation démocratique doit éclairer le peuple avec des arguments et des travaux pour échapper à la manipulation sur fond de dérives sectaires…

Le Mouvement de la Ruralité compte sur votre clairvoyance pour refuser d’engager ce RIP dangereux pour notre pays, son économie, ses territoires, son histoire, sa culture et pour tous les hommes et les femmes dignes qui se sentent aujourd’hui agressés par cette démarche de dénigrement et de condamnation de leur idéal de vie.

Dans « Trois utopies contemporaines » (Fayard), le philosophe Francis Wolf explique : « Nous avons perdu les deux repères qui permettaient autrefois de nous définir entre les dieux et les bêtes. Nous ne savons plus qui nous sommes, nous autres humains. De nouvelles utopies en naissent. D’un côté le post humanisme prétend nier notre animalité et faire de nous des dieux promis à l’immortalité par les vertus de la technique. D’un autre côté, l’animalisme veut faire de nous des animaux comme les autres et inviter les autres animaux à faire partie de notre communauté morale. »

Alors, forgeons une nouvelle utopie à notre mesure et défendons un humanisme conséquent !

Refusons ce RIP !

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